L'arrivée du printemps est synonyme de moult révolutions dont celle salutaire, de nous faire changer de manies vestimentaires ! On quitte jupes et pantalons chauds pour sauter avec joie dans des petites robes légères ! Ces petites robes légères qui comme les chante Souchon, font que les garçons ont les yeux qui brillent ! Ah les jupes des filles !
Une pointe d'orange pour la gaieté
Le somptueux motif tigré est particulièrement lumineux en orange et violet ce qui permet à la coupe d'être toute simple, façon tunique indienne, fendue à l'encolure et sur l'avant, avec des manches longues droites. La robe fluide de droite, arbore un ravissant col Claudine sur patte de boutonnage courte et une ligne trapèze qui la fait onduler en douceur. Les manches sont à poignets boutonnés, le motif graphique est typique des années 70 !
Look tennis toute !
Le style robe de tennis est une valeur sûre chaque printemps. Les coupes épurées du style et leur parti pris, parfois, de blanc immaculé sont une formule qui met le hâle de la femme sportive en valeur. Nos deux modèles sont portefeuille, en piqué blanc, l'un à manches longues avec large parement de taille, l'autre tout simple sans manches. Les deux ont d'immenses poches plaquées à large rabat qui allongent le silhouette. L'un comme l'autre sont d'un casual chic absolu.
Un brin de vintage pour le romantisme
Une belle ligne galbée apporte à cette robe à pois tout son charme nostalgique : petites manches, taille appuyée, pinces et jupe fourreau entravée sont ses détails de coupe, mais attention, la ligne est souple autour de la silhouette et non moulante, ce qui ajoute à son confort et son élégance. En t. 44-52. La robe de droite est un modèle typique des Fifties, avec buste ajusté, col bateau et emmanchures bien échancrées, sur ample jupe dansante. L'étoffe cloquée rehausse son style Fifties.
Deux classiques valeurs sûres
La petite robe fleurie à jupe évasée évoque les robes des Seventies avec leurs étoffes vaporeuses et leur lignes légères. Les minimanches raglan et ballon se rapportent sur un buste étroit et drapé sur l'avant, et un encolure ronde fendue, fermée par un lien. La jupe s'évase en douceur. La robe de droite est à son tour un basique du vestiaire : le tweed frangé facon Chanel en fait un modèle chic et sans ostentation. La ligne droite à peine appuyée est animée par des lisières frangées sur le col, la patte fendue, les poches, les manches et l'ourlet.
Le charme de l'exotisme
Deux étoffes aux impressions complexes, l'une typiquement cachemire, à droite, l'autre évoquant les impressions chères à Dolce et Gabbana durant les Eighties, apportent à ces robes une grande élégance. La robe de gauche est de coupe droite mais fluide, coulissée à la taille avec un buste blousant à généreux jabot et manches à poignets. La robe de droite est de coupe plus stricte, avec un buste étroit et croisé, une taille marquée et un jupe crayon garnie de petits plis. Les manches sont ornés de plis qui s'ouvrent au coude pour s'évaser en pagode. Le motif placé contribue largement à l'effet précieux de la soie.
Tenues de fête raffinées et stylées
Ces deux robes enfin, qui déclinent chacune à leur manière un style original et appuyé. Le bandeau de la robe bustier de gauche se love en douceur autour de la poitrine et surmonte deux volumes blousants, séparés par un autre bandeau élastique autour des hanches qui permet d'ajuster la longueur de la jupe boule, légèrement tournée à l'ourlet. Follement astucieux ! Une autre matière en fera une robe estivale de bord de mer. La robe de droite est en droite ligne inspirée des années folles, avec sa taille basse soulignée de trois soutaches, sa jupe à plis et son buste long de forme marinière ! Elle aussi peut être portée autrement, casual chic par exemple avec des baskets blanches. Ces deux modèles sont superbes !
En hommage à un lieu historique, le café Cobenzl
Le dernier shooting de Susanne Bisovsky et de son team s'est déroulé sur une hauteur de Vienne, où à l'emplacement d'un château détruit après la Seconde Guerre mondiale, grand lieu de rendez-vous des Viennois de la Belle Epoque, a pris place un nouveau château, plus modeste mais à l'identique, faisant office de restaurant et de lieu d'événements, assorti d'un café construit dans le style des années 50, et nouveau lieu de rendez-vous des promeneurs en toute saison.
Un lieu chargé d'histoire !
Le café Cobenzl construit en rotonde domine la ville de Vienne et de nombreux visiteurs venaient y admirer la vue en prenant un café ou des rafraîchissements. Récemment la ville de Vienne a décidé de détruire le bâtiment du café et le sang de nombreux Viennois n'a fait qu'un tour. Parmi eux, la créatrice Susanne Bisovsky et son équipe. Pour immortaliser cet endroit de villégiature romantique, ils ont décidé d'y faire un shooting photo en souvenir. Le temps pressant, le shooting a eu lieu sous la neige que connaît Vienne durant les mois d'hiver.
Mode et histoire
Dans le portrait que nous avons consacré à la créatrice, nous faisions référence à un autre shooting photo, celui qu'y a fait une équipe de burda Moden pour une ligne de maillots de bains dans les années 60, et dont les anciens mannequins venaient encore récemment prendre le thé au Café Cobenzl en parlant du bon vieux temps. La mode a bien sûr changé mais celle de Susanne Bisovsky est tout à fait hors du temps.
Une mode comme un voyage onirique
Avec ses inspirations multiples, souvent celles flamboyantes de la "Mitteleuropa", ce creuset d'Europe centrale où se mêlent les folklores de nombreuses cultures aussi proches que différentes, la créatrice met en scène des femmes de tous horizons, mais dont la féminité est le point d'orgue. Peu importe la parure, la femme est belle, grandiose et souveraine.
Une mode en clin d'œil
Chez Susanne Bisovsky, comme chez tous les grands créateurs, l'humour côtoie le savoir-faire d'exception de la haute couture. Car elle a appris et commencé avec les plus grands, de Vivienne Westwood à Jean-Charles de Castelbajac, de Helmut Lang à Marc Bohan. Cette maîtrise de la couture de haut vol lui permet donc toutes les fantaisies, dont elle ne se prive en aucune façon. Cette attitude désinvolte rend sa mode d'autant plus intéressante.
"Gemütlichkeit" et poésie
La "Gemütlichkeit" viennoise est connue de tous les amoureux de Vienne. Ce terme intraduisible qui évoque le bien vivre, le bien être et la convivialité, un peu comme on parlerait d'ambiance cosy aujourd'hui, est le dénominateur commun de nombreux cafés de Vienne. Point de stress et de précipitation, ce que l'on ne fait pas aujourd'hui, pourra toujours être fait demain. Prendre son temps et profiter de la beauté de l'instant présent.
Fin de défilé
L'hommage au Café Cobenzl s'achève et les modèles défilent une dernière fois dans cet endroit chargé d'histoire et de bons moments partagés. Les styles se succèdent et la profusion et la variété de dentelles et de coiffes étourdissent les spectateurs...
Madame met sa mantille
La fête est terminée, il est temps de se retirer et de dire adieu à cet endroit magique qui s'endort sous la brume du soir. Anastasia a fait honneur à la fête avec des dentelles et des broderies, mais l'on ne sait si sa parure est d'Europe centrale, de Russie, d'Andalousie ou d'Amérique centrale.
Inspirations historisantes
Car les inspirations de Susanne Bisovsky sont multiples. Elle a entre autres par le passé décidé de remettre au goût du jour ce qu'elle nomme le "Wiener chic", pour se démarquer de la mode mondialisée et forcément... jetable. Elle a pour ce faire, organisé d'incroyables événements dont certains ressemblaient à des comédies de boulevard du XIXe siècle par exemple. Mais aussi participé à des fashion weeks où elle défendait ce fameux Wiener chic.
"Frida Kahlo, attention peinture fraîche"
Une autre de ses performances et non des moindres, fut ce show qu'elle a donné à Paris avec sa collection Frida, celle pour laquelle nous l'avons nommée "Peintre de la mode". Le titre humoristique du show fut à lui seul tout un programme, les tenues (et les modèles, voir plus loin) rappellent à s'y méprendre celles de Frida Kahlo et ont fortement impressionné le monde de la mode.
La sombre Frida
Proches par leur opulence aux folklores d'Europe centrale, les tenues mexicaines portées et peintes par Frida Kahlo ont inspiré la créatrice autrichienne et en faiseuse de tableaux vivants, elle s'est amusée à reproduire l'ambiance des tableaux de la grande peintre mexicaine. La ressemblance des modèles est époustouflante.
La veuve noire et la femme fleur
Autre particularité de la mode de Susanne, la façon de distinguer avec humour la femme de la jeune fille. Ainsi certaines parures sont-elles celles de femmes accomplies, d'autres sont celles des jeunes filles en fleurs. Ainsi deux de ses collections portaient le nom de "La maison aux deux filles" puis "La maison aux trois filles". On le voit, la poésie est toujours au rendez-vous !
L'égérie de la "Mitteleuropa"
Et pour finir, une des inspirations premières de Susanne Bisovsky, celles de l'Europe centrale où se mêlent folklores autrichiens, hongrois, bulgares, roumains, tziganes... dans un foisonnement de broderies et de fleurs, qu'elle fait imprimer à l'identique en s'inspirant des motifs d'autrefois. C'est sûr, Susanne Bisovsky n'est pas une créatrice de mode comme les autres.
Le portrait de la créatrice est à retrouver dans le burda Easy sorti le 24 février.
© Photos : Jenni Koller / Wolfgang Zajc / Atelier Olschinsky / / Christopher Mavric / M.O.F.